Aurora Rosenthal — Dawn will never rise again

TW : dépression, perte d'un proche, mort infantile, homicide

Tu avais la belle vie, douce enfant que tu étais. Déjà à ta naissance, tu ne voulais pas pleurer : tu souriais, tout le temps. Impossible d'imaginer la moindre noirceur, la moindre tache d'encre sur ton âme pure. L'exacte opposée de ta génitrice...

Tu ne l'as jamais connue. Non pas qu'elle te reniait, mais plutôt que sa nature posait un problème. Comment une banshee pouvait prétendre élever une enfant ? Surtout une enfant aussi joyeuse et rayonnante que toi... Une lumière, une joie pour toutes les personnes qui croisaient ton chemin. Toujours un mot doux, une attention gentille, un bonjour, un sourire. Famille, amis, inconnus, aigris, marginaux, mendiants, ... tu aimais tout le monde et tout le monde te le rendait. Sauf quelques jaloux, à qui tu étais incapable de redonner ne serait-ce qu'une once d'animosité. Ils ont leurs raisons. Tu leur pardonnais, tu montrais de la compassion envers eux, accusant leurs coups sans ciller.

Douce enfant devenue adolescente et femme. Tu es restée proche de ton père. Un mentor et ton meilleur ami. Il ne t'a jamais confié les raisons qui ont fait perdre l'esprit à ta mère, et depuis toujours tu lis dans son regard l'appréhension qu'à un moment de ta vie, toi aussi, tu perdes la raison. Tu aurais pu... au moment de son décès, soudain, violent, inattendu, trop tôt... Tu n'avais pas encore trente ans et encore tant besoin de lui...

Par chance, tu n'étais pas seule. C'est certainement lui qui t'a évité de franchir la frontière du désespoir irrécupérable de cette part banshee qui sommeille en toi. Tu l'ignorais alors... Bercée et soutenue par cet amour, cette perte, tu l'as surmontée. Non sans mal. Non sans heurts. En vérité, tu ne t'en remettras jamais. Mais au moins, l'orage était passé. Alors quand tu as vu cette grossesse poindre, tu y as repensé. Tellement et tellement. Cette petite fille, il ne la connaîtra jamais. Ne verra jamais ses petites mains, ses grands yeux, ses cheveux timides... Et toi, en la mettant au monde, tu as peiné. Cette pensée latente d'un grand-père qui ne sera jamais.

Le baby blues existe, même chez les sorcières. Ton mari t'a soutenue du mieux qu'il pouvait. Un humain honnête, droit, aimant, amusant, protecteur, attentionné. L'homme parfait. Pour une femme imparfaite. Depuis la mort de ton père, tu ne chasses plus les démons, considérant souffrir assez de pertes pour ne pas risquer de perdre le peu qu'il te restait. Entre la dépression et les pressions, tu te maudis d'avoir été si faible. De ne pas avoir pu empêcher cette fatalité... Ce fut la goutte - et quelle goutte ?! - de trop. La mort subite de Dawn déchira le peu de cœur qu'il te restait. La dépression laissa place à une colère foudroyante et intarissable. Une haine que tu ressens du plus profond de tes entrailles. Un flot incessant de vagues qui se fracassent contre toi sans relâche.

Un cri strident résonna.
Ton mari succomba.

Tu avais la belle vie, douce enfant que tu étais. Déjà à ta naissance, tu ne voulais pas pleurer : tu souriais, tout le temps.

Le temps guérit toutes les blessures ? Balivernes. La tempête n'est plus cyclone uniquement par le transfert de ta culpabilité et de ta colère vers quelque chose de plus grand, de plus intouchable : les Fondateurs.

Bien que tu ne les aies jamais portés dans ton cœur, considérant que tu n'as reçu aucune récompense pour tes bonnes actions, au mieux, tu étais neutre. Mais, dans cette tourmente qui te fragmentait, cellule après cellule, tu ne reçus pas plus d'aide de leur part. Aurais-tu hurlé le nom de ton être de lumière qu'il ne serait jamais venu : la connexion était brisée. Sans doute pour le protéger, lui, qu'il ne ressente pas la douleur que tu ressentais. Souffrance incommensurable qui te consumait de l'intérieur.

En dépit du meurtre de ton mari, qui était seulement le glas de cette détresse persistante devenue ta réalité à jamais, tu ne t'es pas totalement métamorphosée en banshee. Bien qu'ayant acquis une part de leurs capacités, tu as encore conscience de toi-même. Si au moins, tu avais pu te noyer dans cette affliction, lâcher prise sur tout ce qui t'entourait... Tu aurais peut-être trouvé une forme de sens à ta vie, une sérénité voilée. Mais rien à faire. Alors, pour provoquer le sort, tu as déchaîné ta rage sur des innocents, mais là non plus. Tu n'étais pas perdue. Oh bien sûr, cette fois, les Fondateurs sont intervenus. Mais pour te détruire. Achever l'erreur qu'ils avaient laissé survivre jusque-là, qu'ils avaient laissé souffrir tout ce que tu as souffert.

Ce massacre, à ce moment - déjà tragique - d'un enterrement, ne passa pas inaperçu. Ils te chassaient, tu n'étais en sécurité nulle part. C'est là qu'il apparut. Sorti de prières que tu ne faisais plus depuis des années. Il te cacha, te protégea, te convertit et tu embrassas la cause du Coven du Chaos. À présent et à jamais, trois comparses partagent ta route. Brisés pour différentes raisons, vindicatifs pour différentes raisons. Un but commun, un dessein à accomplir : acquérir suffisamment de puissance pour en finir avec la suprématie des Fondateurs.

pseudo Vanka. âge 31. pays fr. comment avez-vous connu le forum ? PRD est-ce un scénario, pré-lien ? pré-lien de Kaïden "L'esprit" du coven du chaos. est-ce un descendant ? non double-compte Tamerlane, Tamora, Evdokia, Briar & Moïra dernier mot