Let's find our new home. — Parker & Evdokia

La vie à San Francisco est magique. Littéralement comme au figuré ! Et ça a un coût... Un coût qu'un salaire d'assistante médico-légale à la morgue ne peut pas couvrir plein pot. Avec un prêt étudiant sur la tête, je ne suis pas des plus solvables, mais il paraît que c'est commun, aux États-Unis. Tout le monde vivrait endetté... Triste dépendance à l'argent qui nous frappe tous. Alors jusqu'à aujourd'hui, je louais un clapier dans un quartier populaire. Loin de mon travail, mais aussi loin du confort qu'est censé offrir un vrai logement.

À me voir scroller les annonces immobilières au travail, mon patron m'a donné une combine : la colocation. Étudiante, je vivais dans une chambre sur le campus avec une autre fille sans que ça ne pose un problème. Mais là, c'est différent. On est adultes... et mon activité de sorcière est compliquée à dissimuler au quotidien... Mais j'ai voulu tenter le coup. C'est la colocation ou les rats !

Et sans même chercher, j'ai vu un lien menant vers l'annonce d'une jeune femme qui, justement, avait besoin d'une colocataire. J'ai d'abord froncé les sourcils, me méfiant du sort comme de la peste. Mais l'annonce avait l'air sérieuse, et le nom me disait quelque chose. Alors, j'ai appelé le numéro renseigné, je me suis présentée et j'ai invité cette fille prendre un café pour que nous puissions discuter de ce projet loufoque : une colocation entre adultes en plein San Francisco.

Les doigts croisés, je m'installai à une table en terrasse. Un serveur s'approcha de moi, demandant ce que je voulais.

« — Un thé noir bien chaud avec du miel, s'il vous plaît », répondis-je tout sourire.

Est-ce mon accent d'Europe centrale ou mes petites dents reculées qui l'ont interloqué ? En tout cas, il fronça un instant les sourcils avant de retourner à l'intérieur pour honorer la commande.

Moi, je suis restée là, assise à une petite table ronde, trépignant d'impatience à l'idée de voir ma potentielle future coloc'.